Yasmina Khadra devint magnifiquement magicien des mots et des situations. D’une part, son écriture n’a plus la force de description et de pénétration qu’elle avait dans "Morituri" ou "L’attentat". L’imagination fait vibrer de terreur ses lecteurs devant les prêches enflammés. D’une autre part, On a l’impression que Khadra avait écrit cette œuvre pour plaire à une catégorie bien précise de lecteurs, ce sont les nostalgiques de l’Algérie Française.
Khadra a peut –être donner dans le style Arlequin pour les scènes d’amour, avec un ton emphatique, vocabulaire policé à l’extrême, métaphores parfois trop attendues, péripéties qui associent trop de situations extrêmes à la fois.
Khadra avait entouré Younes, son protagoniste en difficulté de trois amis, en le plongeant dans une mixité sociale et ethnique épineuse. Dés les premiers chapitres, l’œuvre charmait ses lecteurs on avait fait la connaissance du héros masculin, le jeune Younes qui deviendra Jonas ; et Khadra sait très bien parler de la misère, du malheur, de l’injustice. Le lecteur traverse l’histoire de l’Algérie et de son indépendance à travers les liens tissés entre les personnages : Jonas, l’Arabe assimilé et ses amis riches et blancs mais aussi ceux d’une famille reconstituée autour de Jonas ! Son oncle algérien et sa tante européenne seront son modèle d’entente réussie mais au moment de l’Indépendance, il va falloir choisir son camp ! L’épilogue, quant à elle, elle donne la situation finale, très réussie avec un décalage temporel et géographique. Khadra décline des thèmes qui lui sont chers : le respect de la parole donnée, l’amour impossible, la révolte.
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