Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Les fleurs du mal , 1857
Il était une feuille avec ses lignes, lignes de vie, lignes de chance, lignes de coeur.
dimanche 31 janvier 2010
La fourtune des Rougons, Emile Zola
Je veux montrer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur.
Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j'aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l'œuvre, comme acteur d'une époque historique, je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier, a pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s'irradient dans toute la société contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire, à l'aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d'État à la trahison de Sedan.
Préface de La Fortune des Rougon (1871)
Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j'aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l'œuvre, comme acteur d'une époque historique, je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier, a pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s'irradient dans toute la société contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire, à l'aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d'État à la trahison de Sedan.
Préface de La Fortune des Rougon (1871)
samedi 30 janvier 2010
La Révolution des fourmis, Bernard Werber I
Les plus beaux passages de La Révolution des fourmis.
Un roman de Bernard Werber. Paru en livre de poche chez Albin Michel en 1996. Il comporte 670 pages divisées en quatre jeux comme suit :
- Premier jeu : Cœur pp 11- 183
- Deuxième jeu : Pique pp 187- 357
- Troisième jeu : Carreau pp 361- 552
- Quatrième jeu : Trèfle pp 555- 670.
Une œuvre originale, appartenant à un nouveau style de littérature à cheval entre la saga d’aventures, le roman fantastique et le conte philosophique. Elle nous révèle à l’aide de son personnage principal la jeune Julie, les secrets du monde scientifique.
En prenant l’exemple des fourmis pour expliquer la nature humaine.
1 + 1 = 3
Cette équation, on la retrouve souvent dans les rites anciens. Elle signifie que deux talents réunis sont plus efficaces que leur simple addition. P22
Les choses sont soit relatives, soit absolues. Elles ne peuvent être à la fois les deux. Il y a là une antinomie. P23
Il suffit que quelqu’un veuille vraiment quelque chose pour que cela se produise. Très peu de cause peut avoir beaucoup d’effet. On raconte que le battement d’une aile de papillon à Honolulu suffit à causer un typhon en Californie. (Edmond Wells) P23
Différence de perception : On perçoit du monde que ce qu’on est préparé à percevoir. Pour une expérience de physiologie, des chats ont été enfermés dés leur naissance, dans une petite pièce tapissée de motifs verticaux. Passé l’age seuil de formation du cerveau, ces chats ont été retirés de ces pièces et placés dans des boites tapissées de lignes horizontales. Ces lignes indiquaient l’emplacement de caches de nourriture ou de trappes de sotie, mais aucun des chats éduqués dans les pièces aux motifs verticaux ne parvint à se nourrir ou à sortir. Leur éducation avait limité leur perception aux évènements verticaux.
Nous aussi, nous fonctionnons avec ces mêmes limitations de la perception. Nous ne savons plus appréhender certains événements car nous avons été parfaitement conditionnés à percevoir les choses uniquement d’une certaine manière. (Edmond Wells) P35
Méfiez-vous de tout parti politique, secte, corporation ou religion. Vous n’avez pas à attendre des autres qu’ils vous indiquent ce que vous devez penser. Apprenez à penser par vous-même et sans influence. P38
Petit traité sur les cinq sens intérieurs et les cinq sens extérieurs. Il y a cinq sens physiques et cinq sens psychiques. Les cinq sens physique sont la vue, l’odorat, le toucher, le goût, l’ouie. Les cinq sens psychiques sont l’émotion, l’imagination, l’intuition, la conscience universelle, l’inspiration. Si on ne vit qu’avec ses cinq sens physiques, c’est comme si on n’utilisait que les cinq doigts de sa main gauche. P39
Un roman de Bernard Werber. Paru en livre de poche chez Albin Michel en 1996. Il comporte 670 pages divisées en quatre jeux comme suit :
- Premier jeu : Cœur pp 11- 183
- Deuxième jeu : Pique pp 187- 357
- Troisième jeu : Carreau pp 361- 552
- Quatrième jeu : Trèfle pp 555- 670.
Une œuvre originale, appartenant à un nouveau style de littérature à cheval entre la saga d’aventures, le roman fantastique et le conte philosophique. Elle nous révèle à l’aide de son personnage principal la jeune Julie, les secrets du monde scientifique.
En prenant l’exemple des fourmis pour expliquer la nature humaine.
1 + 1 = 3
Cette équation, on la retrouve souvent dans les rites anciens. Elle signifie que deux talents réunis sont plus efficaces que leur simple addition. P22
Les choses sont soit relatives, soit absolues. Elles ne peuvent être à la fois les deux. Il y a là une antinomie. P23
Il suffit que quelqu’un veuille vraiment quelque chose pour que cela se produise. Très peu de cause peut avoir beaucoup d’effet. On raconte que le battement d’une aile de papillon à Honolulu suffit à causer un typhon en Californie. (Edmond Wells) P23
Différence de perception : On perçoit du monde que ce qu’on est préparé à percevoir. Pour une expérience de physiologie, des chats ont été enfermés dés leur naissance, dans une petite pièce tapissée de motifs verticaux. Passé l’age seuil de formation du cerveau, ces chats ont été retirés de ces pièces et placés dans des boites tapissées de lignes horizontales. Ces lignes indiquaient l’emplacement de caches de nourriture ou de trappes de sotie, mais aucun des chats éduqués dans les pièces aux motifs verticaux ne parvint à se nourrir ou à sortir. Leur éducation avait limité leur perception aux évènements verticaux.
Nous aussi, nous fonctionnons avec ces mêmes limitations de la perception. Nous ne savons plus appréhender certains événements car nous avons été parfaitement conditionnés à percevoir les choses uniquement d’une certaine manière. (Edmond Wells) P35
Méfiez-vous de tout parti politique, secte, corporation ou religion. Vous n’avez pas à attendre des autres qu’ils vous indiquent ce que vous devez penser. Apprenez à penser par vous-même et sans influence. P38
Petit traité sur les cinq sens intérieurs et les cinq sens extérieurs. Il y a cinq sens physiques et cinq sens psychiques. Les cinq sens physique sont la vue, l’odorat, le toucher, le goût, l’ouie. Les cinq sens psychiques sont l’émotion, l’imagination, l’intuition, la conscience universelle, l’inspiration. Si on ne vit qu’avec ses cinq sens physiques, c’est comme si on n’utilisait que les cinq doigts de sa main gauche. P39
vendredi 29 janvier 2010
L'Etranger, Albert Camus II
L’histoire se déroule à Alger. Elle commence un jeudi à deux heures, en juin, en plein été.
La première partie dure 18 jours et ne parle pratiquement que de six jours de loisirs de Meursault ; en ne disant presque rien sur son travail.
L’histoire finit aussi en juin mais cette fois-ci c’est la nuit, avec des étoiles pleines de sens, après onze mois de procès.
Le temps s’écoule toujours uniformément, sans jamais de retours en arrière. L’été est très raccourci car il ne semble pas comprendre d’autres mois que juin.
Le récit est écrit au passé composé, à la première personne, ce qui marque la place prédominante du narrateur. Le narrateur raconte de façon sobre les évènements, le discours est rapporté de façon indirecte, cela laisse la place au narrateur, lui laisse le droit de ne rapporter que l'essentiel.
Dans la première partie, la chronologie est assez précise, on va de jour en jour, ou éventuellement, de semaine en semaine. Episode après épisode, Meursault raconte ce qu'il a fait, il n'a pas beaucoup de recul, on n'a pas d'allusions à l'avenir et peu de retours en arrière. On se situe peu de temps après ce qui s'est passé. Dans la deuxième partie, et même à partir du chapitre 6 de la première partie, le narrateur se situe plutôt après. Il a le temps de prendre conscience de ce basculement. Entre la dernière visite de l'aumônier et son exécution, il est situé « cinq mois » après le moment où ont eu lieu les évènements.
La chronologie se dilue, les évènements se succèdent certes, mais la chronologie a des intervalles plus long, elle est plus diluée, le temps est moins marqué. En prison, on perd la notion de temps, il dit même qu'il est sans repères durant son séjour. Dans la première partie, les évènements étaient dans l'ordre ; dans la deuxième partie, le narrateur est plus loin dans le temps, il fait une synthèse, il a plus de recul sur sa vie dans cette partie parce qu'il prend conscience de l'absurde, de qui il est et de ce qu'est la société. C'est proposer une réflexion sur les évènements qui l'intéresse. Il confronte les évènements pour faire le point sur lui-même.
Initialement, Meursault vivait la routine de la vie, la répétitivité des choses, il vivait en étant indifférent au monde et en vivant des sensations élémentaires. Il ne se faisait pas d'allusions sur les valeurs consacrées comme la mort, le mariage, l'honnêteté. Au fond, il se comportait comme si la vie n'avait pas de sens, il était en-dehors d'une morale, comme si il n'y avait pas de références. Il n'avait pas pris conscience de l'absurde tout en vivant dedans. Tout commence, dans la mesure où Meursault découvre l'absurdité de son rapport avec le monde lors du procès. Au fond, il découvre le lot de tout homme, c'est-à-dire qu'il est condamné à mort.
Cette réflexion intervient après le rejet violent par Meursault de l'hypothèse religieuse et après le rejet d'un espoir chimérique. Or Camus face à ce non-sens du monde refuse un certain nombre de réponses comme l'hypothèse religieuse qui consiste en l'idée que l'homme est voulu et guidé par Dieu et que tous les actes ont un sens pour la vie éternelle, Meursault, comme Camus, rejette cette hypothèse.
La première partie dure 18 jours et ne parle pratiquement que de six jours de loisirs de Meursault ; en ne disant presque rien sur son travail.
L’histoire finit aussi en juin mais cette fois-ci c’est la nuit, avec des étoiles pleines de sens, après onze mois de procès.
Le temps s’écoule toujours uniformément, sans jamais de retours en arrière. L’été est très raccourci car il ne semble pas comprendre d’autres mois que juin.
Le récit est écrit au passé composé, à la première personne, ce qui marque la place prédominante du narrateur. Le narrateur raconte de façon sobre les évènements, le discours est rapporté de façon indirecte, cela laisse la place au narrateur, lui laisse le droit de ne rapporter que l'essentiel.
Dans la première partie, la chronologie est assez précise, on va de jour en jour, ou éventuellement, de semaine en semaine. Episode après épisode, Meursault raconte ce qu'il a fait, il n'a pas beaucoup de recul, on n'a pas d'allusions à l'avenir et peu de retours en arrière. On se situe peu de temps après ce qui s'est passé. Dans la deuxième partie, et même à partir du chapitre 6 de la première partie, le narrateur se situe plutôt après. Il a le temps de prendre conscience de ce basculement. Entre la dernière visite de l'aumônier et son exécution, il est situé « cinq mois » après le moment où ont eu lieu les évènements.
La chronologie se dilue, les évènements se succèdent certes, mais la chronologie a des intervalles plus long, elle est plus diluée, le temps est moins marqué. En prison, on perd la notion de temps, il dit même qu'il est sans repères durant son séjour. Dans la première partie, les évènements étaient dans l'ordre ; dans la deuxième partie, le narrateur est plus loin dans le temps, il fait une synthèse, il a plus de recul sur sa vie dans cette partie parce qu'il prend conscience de l'absurde, de qui il est et de ce qu'est la société. C'est proposer une réflexion sur les évènements qui l'intéresse. Il confronte les évènements pour faire le point sur lui-même.
Initialement, Meursault vivait la routine de la vie, la répétitivité des choses, il vivait en étant indifférent au monde et en vivant des sensations élémentaires. Il ne se faisait pas d'allusions sur les valeurs consacrées comme la mort, le mariage, l'honnêteté. Au fond, il se comportait comme si la vie n'avait pas de sens, il était en-dehors d'une morale, comme si il n'y avait pas de références. Il n'avait pas pris conscience de l'absurde tout en vivant dedans. Tout commence, dans la mesure où Meursault découvre l'absurdité de son rapport avec le monde lors du procès. Au fond, il découvre le lot de tout homme, c'est-à-dire qu'il est condamné à mort.
Cette réflexion intervient après le rejet violent par Meursault de l'hypothèse religieuse et après le rejet d'un espoir chimérique. Or Camus face à ce non-sens du monde refuse un certain nombre de réponses comme l'hypothèse religieuse qui consiste en l'idée que l'homme est voulu et guidé par Dieu et que tous les actes ont un sens pour la vie éternelle, Meursault, comme Camus, rejette cette hypothèse.
jeudi 28 janvier 2010
L'Etranger, Albert Camus I
La présente œuvre "L’Etranger " d’Albert Camus, publiée en 2007 aux éditions Talantikit, dans une nouvelle collection, à Bejaïa, est écrite en 142 pages divisées en deux parties comme suit :
- La première partie, en 06 chapitres, raconte la vie du personnage principal Meursault, ses rencontres avec ses amis, et le plus important, comment il a tué l’Arabe. Elle dévoile la vie quotidienne : le travail, l’amour, les habitudes, la tristesse, la religion, et l’espoir.
- La seconde partie quant à elle, montre la vie de Meursault en prison, elle expose ses idées extrêmes.
L’action se situe à Alger, dans les années trente. Meursault, le narrateur et personnage principal du roman, est un jeune employé de bureau. Il vient d’apprendre le décès de sa mère par le biais d’un télégramme. Il part à l’hospice des vieillards puis à la morgue dans une atmosphère funèbre où les vieillards qui l’entouraient lui font l’effet d’un tribunal. Meursault suivra le cortège funèbre et assista à l’enterrement sans verser une larme.
Le lendemain, il rencontra une ancienne collègue Marie Cardona sur la plage où ils passèrent une nuit d’amoureux. Il reprendra son travail et le cours monotone de sa vie comme si de rien n’était. Au bureau, tout est aussi normal que prévu, Meursault parait nullement affecté par le décès de sa mère.
Une semaine très ordinaire passa. Un Samedi, Meursault et Marie sont invités par Raymond Sintès son voisin de pilier, à passer le week-end dans un cabanon prés de la mer. Marie lui propose le mariage. Meursault accepte passivement, avec indifférence.
Marie, Raymond et Meursault s’en vont passer leur repos dominical dans le cabanon de Masson, un ami de Raymond. Ils s’aperçoivent qu’ils sont suivis par un groupe d’Arabes. Parmi eux, Raymond reconnaît le frère de sa maitresse infidèle. Après le déjeuner, les trois hommes se promènent sur la plage et tombent sur deux membres du groupe d’Arabes. Une bagarre s’ensuit pendant laquelle Raymond est blessé par une arme blanche. Plus tard, quand Meursault et Raymond retournent sur le lieu de la lutte, l’irréparable se produit ; Meursault s’empare du revolver de Raymond et comme poussé par les événements, il tire cinq coups de feu, tuant ainsi l’un des assaillants.
Meursault est arrêté. Il subit plusieurs interrogatoires. Son avocat le presse de s’expliquer sur son impassibilité à la mort de sa mère, tandis que le juge d’instruction lui demande les raisons de son geste meurtrier. Son attitude apathique et indifférente irrite juge et avocat.
L’instruction s’étale sur onze mois. En prison, Meursault est mis dans une cellule isolée. Les premiers jours de son incarcération étaient difficiles à supporter mais il se résigne vite en se réfugiant dans le souvenir et le sommeil.
Le procès se tient en été, , un an après son emprisonnement. Meursault s’y rend sans crainte. Les témoins défilent à la barre. Le directeur de l’asile, puis le concierge, s’indignent de l’insensibilité que Meursault avait manifestée à la morgue puis à l’enterrement. Pour la première fois, l’accusé se sent coupable et détesté. Marie raconte le début de leur relation sur la plage et en précise la date. Le procureur souligne avec solennité le fat que cette aventure démarra le lendemain de l’enterrement. Raymond parle de lui comme son complice et son ami.
Meursault se sent plus que jamais exclu du procès. Le procureur le présente comme un monstre moralement parricide, qui a prémédité son geste. La plaidoirie de son avocat l’ennuie. Il ne se reconnaît dans aucun des deux portraits qu’on dresse de lui. Il est condamné à être guillotiné en public.
La visite de l’aumônier le met dans une violente colère, après laquelle vient un apaisement. Il pense alors à sa mère pour la première fois et prend conscience de son sentiment de bien-être. Il en vient à souhaiter qu’une assistance nombreuse et des cris de haine accompagnent son exécution afin de soulager sa solitude.
- La première partie, en 06 chapitres, raconte la vie du personnage principal Meursault, ses rencontres avec ses amis, et le plus important, comment il a tué l’Arabe. Elle dévoile la vie quotidienne : le travail, l’amour, les habitudes, la tristesse, la religion, et l’espoir.
- La seconde partie quant à elle, montre la vie de Meursault en prison, elle expose ses idées extrêmes.
L’action se situe à Alger, dans les années trente. Meursault, le narrateur et personnage principal du roman, est un jeune employé de bureau. Il vient d’apprendre le décès de sa mère par le biais d’un télégramme. Il part à l’hospice des vieillards puis à la morgue dans une atmosphère funèbre où les vieillards qui l’entouraient lui font l’effet d’un tribunal. Meursault suivra le cortège funèbre et assista à l’enterrement sans verser une larme.
Le lendemain, il rencontra une ancienne collègue Marie Cardona sur la plage où ils passèrent une nuit d’amoureux. Il reprendra son travail et le cours monotone de sa vie comme si de rien n’était. Au bureau, tout est aussi normal que prévu, Meursault parait nullement affecté par le décès de sa mère.
Une semaine très ordinaire passa. Un Samedi, Meursault et Marie sont invités par Raymond Sintès son voisin de pilier, à passer le week-end dans un cabanon prés de la mer. Marie lui propose le mariage. Meursault accepte passivement, avec indifférence.
Marie, Raymond et Meursault s’en vont passer leur repos dominical dans le cabanon de Masson, un ami de Raymond. Ils s’aperçoivent qu’ils sont suivis par un groupe d’Arabes. Parmi eux, Raymond reconnaît le frère de sa maitresse infidèle. Après le déjeuner, les trois hommes se promènent sur la plage et tombent sur deux membres du groupe d’Arabes. Une bagarre s’ensuit pendant laquelle Raymond est blessé par une arme blanche. Plus tard, quand Meursault et Raymond retournent sur le lieu de la lutte, l’irréparable se produit ; Meursault s’empare du revolver de Raymond et comme poussé par les événements, il tire cinq coups de feu, tuant ainsi l’un des assaillants.
Meursault est arrêté. Il subit plusieurs interrogatoires. Son avocat le presse de s’expliquer sur son impassibilité à la mort de sa mère, tandis que le juge d’instruction lui demande les raisons de son geste meurtrier. Son attitude apathique et indifférente irrite juge et avocat.
L’instruction s’étale sur onze mois. En prison, Meursault est mis dans une cellule isolée. Les premiers jours de son incarcération étaient difficiles à supporter mais il se résigne vite en se réfugiant dans le souvenir et le sommeil.
Le procès se tient en été, , un an après son emprisonnement. Meursault s’y rend sans crainte. Les témoins défilent à la barre. Le directeur de l’asile, puis le concierge, s’indignent de l’insensibilité que Meursault avait manifestée à la morgue puis à l’enterrement. Pour la première fois, l’accusé se sent coupable et détesté. Marie raconte le début de leur relation sur la plage et en précise la date. Le procureur souligne avec solennité le fat que cette aventure démarra le lendemain de l’enterrement. Raymond parle de lui comme son complice et son ami.
Meursault se sent plus que jamais exclu du procès. Le procureur le présente comme un monstre moralement parricide, qui a prémédité son geste. La plaidoirie de son avocat l’ennuie. Il ne se reconnaît dans aucun des deux portraits qu’on dresse de lui. Il est condamné à être guillotiné en public.
La visite de l’aumônier le met dans une violente colère, après laquelle vient un apaisement. Il pense alors à sa mère pour la première fois et prend conscience de son sentiment de bien-être. Il en vient à souhaiter qu’une assistance nombreuse et des cris de haine accompagnent son exécution afin de soulager sa solitude.
lundi 25 janvier 2010
Emile Zola
Je veux montrer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur.
Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j'aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l'œuvre, comme acteur d'une époque historique, je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier, a pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s'irradient dans toute la société contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire, à l'aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d'État à la trahison de Sedan.
Préface de La Fortune des Rougon (1871)
Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j'aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l'œuvre, comme acteur d'une époque historique, je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier, a pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s'irradient dans toute la société contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire, à l'aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d'État à la trahison de Sedan.
Préface de La Fortune des Rougon (1871)
jeudi 21 janvier 2010
Thérèse Raquin, Emile Zola
Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier.
J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. J'ai cherché à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l'instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d'une crise nerveuse. Les amours de mes deux héros sont le contentement d'un besoin; le meurtre qu'ils commettent est une conséquence de leur adultère, conséquence qu'ils acceptent comme les loups acceptent l'assassinat des moutons; enfin, ce que j'ai été obligé d'appeler leurs remords, consiste en un simple désordre organique, en une rébellion du système nerveux tendu à se rompre. L'âme est parfaitement absente, j'en conviens aisément, puisque je l'ai voulu ainsi.
On commence, j'espère, à comprendre que mon but a été un but scientifique avant tout. Lorsque mes deux personnages, Thérèse et Laurent, ont été créés, je me suis plu à me poser et à résoudre certains problèmes : ainsi, j'ai tenté d'expliquer l'union étrange qui peut se produire entre deux tempéraments différents, j'ai montré les troubles profonds d'une nature sanguine au contact d'une nature nerveuse. Qu'on lise le roman avec soin, on verra que chaque chapitre est l'étude d'un cas curieux de physiologie. En un mot, je n'ai eu qu'un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J'ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres.
Préface (1868).
J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. J'ai cherché à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l'instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d'une crise nerveuse. Les amours de mes deux héros sont le contentement d'un besoin; le meurtre qu'ils commettent est une conséquence de leur adultère, conséquence qu'ils acceptent comme les loups acceptent l'assassinat des moutons; enfin, ce que j'ai été obligé d'appeler leurs remords, consiste en un simple désordre organique, en une rébellion du système nerveux tendu à se rompre. L'âme est parfaitement absente, j'en conviens aisément, puisque je l'ai voulu ainsi.
On commence, j'espère, à comprendre que mon but a été un but scientifique avant tout. Lorsque mes deux personnages, Thérèse et Laurent, ont été créés, je me suis plu à me poser et à résoudre certains problèmes : ainsi, j'ai tenté d'expliquer l'union étrange qui peut se produire entre deux tempéraments différents, j'ai montré les troubles profonds d'une nature sanguine au contact d'une nature nerveuse. Qu'on lise le roman avec soin, on verra que chaque chapitre est l'étude d'un cas curieux de physiologie. En un mot, je n'ai eu qu'un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J'ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres.
Préface (1868).
mercredi 20 janvier 2010
Une goutte de l'océan
De l'océan à la source
De la montagne à la plaine
Court le fantôme de la vie
L'ombre sordide de la mort
Mais entre nous
Une aube naît de chair ardente
Et bien précise
Qui remet la terre en état
Nous avançons d'un pas tranquille
Et la nature nous salue
Le jour incarne nos couleurs
Le feu nos yeux et la mer notre union
Et tous les vivants nous ressemblent
Tous les vivants que nous aimons
Les autres sont imaginaires
Faux et cernés de leur néant
Mais il nous faut lutter contre eux
Ils vivent à coups de poignard
Ils parlent comme un meuble craque
Leurs lèvres tremblent de plaisir
À l'écho de cloches de plomb
À la mutité d'un or noir
Un seul cœur pas de cœur
Un seul cœur tous les cœurs
Et les corps chaque étoile
Dans un ciel plein d'étoiles
Dans la carrière en mouvement
De la lumière et des regards
Notre poids brillant sur terre
Patine de la volupté
A chanter des plages humaines
Pour toi la vivante que j'aime
Et pour tous ceux que nous aimons
Qui n'ont envie que de s'aimer.
Paul Eluard (1895-1952)Poésie ininterrompue, I, v. 182-220 (1945)
De la montagne à la plaine
Court le fantôme de la vie
L'ombre sordide de la mort
Mais entre nous
Une aube naît de chair ardente
Et bien précise
Qui remet la terre en état
Nous avançons d'un pas tranquille
Et la nature nous salue
Le jour incarne nos couleurs
Le feu nos yeux et la mer notre union
Et tous les vivants nous ressemblent
Tous les vivants que nous aimons
Les autres sont imaginaires
Faux et cernés de leur néant
Mais il nous faut lutter contre eux
Ils vivent à coups de poignard
Ils parlent comme un meuble craque
Leurs lèvres tremblent de plaisir
À l'écho de cloches de plomb
À la mutité d'un or noir
Un seul cœur pas de cœur
Un seul cœur tous les cœurs
Et les corps chaque étoile
Dans un ciel plein d'étoiles
Dans la carrière en mouvement
De la lumière et des regards
Notre poids brillant sur terre
Patine de la volupté
A chanter des plages humaines
Pour toi la vivante que j'aime
Et pour tous ceux que nous aimons
Qui n'ont envie que de s'aimer.
Paul Eluard (1895-1952)Poésie ininterrompue, I, v. 182-220 (1945)
mardi 19 janvier 2010
La Saga twilight 3
Stephenie Meyer fait encore preuve de son talent et son don d’écriture. Elle sait toujours magnifiquement nous captiver avec un troisième tome de La Saga Fascination, qu’elle avait intitulé Hésitation et dont il est pratiquement impossible de ne pas le dévorer en une seule fois. Ce troisième tome du chef œuvre paru le 7 Novembre 2007 aux éditions Hachette jeunesse, il comporte sous sa forme de Broché 615 pages.
"Bella,
Je ne comprends pas pourquoi tu oblige Charlie à porter des notes à Billy,
comme si nous étions encore à l'école primaire, si j'avais envie de te parler , je répondrais
Tu as fait un choix, d'accord? tu ne peux pas gagner sur les deux tableaux, alors que,
Dans "ennemies mortels" quel mot est trop compliqué pour que tu
Écoute, je sais que je suis nul, mais il n'y a pas d'autre solution,
Il nous est impossible d'être ainsi quand tu passes ton temps avec une bande de
Penser à toi trop souvent ne fait qu'aggraver la situation,
Alors n'écris plus
Oui tu me manques aussi. Beaucoup. ça ne change
rien, désolé.
Jacob.
Mes doigts caressèrent la feuilles s'arrêtant sur les creux où il avait appuyé si fort sa plume que le papier avait failli se déchirer. Je l'imaginais rédigeant cette missive traçant maladroitement son écriture grossière les mots furieux, barrant ligne après ligne les phrases insatisfaisantes, jusqu'à briser de ses mains puissantes, peut être son stylo...."
Un troisième tome largement et incroyablement à la hauteur de ses précédents. D’abord, on ressent toujours cette sorte de sensation unique non seulement lors des scènes qui unissent Bella et Edward mais aussi durant celles de Bella et Jacob.
Sur la quatrième couverture, on lit : « Deux futurs, deux âmes sœurs... C'était trop pour une seule personne. Je compris que ce n'était pas Edward et Jacob que j'avais essayé de réconcilier, c'étaient les deux parts de moi-même, la Bella d'Edward et la Bella de Jacob. Malheureusement, elles ne pouvaient coexister et j'avais eu tort de tenter de les y contraindre. A présent, je ne doute pas de ce que je désire, ni de ce dont j'ai besoin... ni de ce que je vais faire, là, maintenant. »
Cette troisième partie nous permet de comprendre l’extraordinaire légende des Quileutes et des loups-garous car elle nous est contée en détails. Ainsi, nous pourrons comprendre et ressentir les sentiments de Jacob et ce notamment grâce à Edward qui lit dans ses pensées. Et c’est là quand chacun de nous est sûr de son choix que Bella hésite. Bella est perdue. Déchirée entre les deux hommes qu’elle aime, elle choisit finalement d’épouser Edward. Mais lorsqu’elle revoit Jacob, elle n’est plus sûre de rien : souhaite-t-elle vraiment que Edward la transforme en vampire après leur mariage ? Mais surtout, doit-elle ensevelir le sentiment d’amour qui la submerge lorsqu’elle est face à Jacob ? La confusion règne dans son esprit déjà perturbé par les Volturi et Victoria, qui la menacent toujours...Les vampires et les loups la main dans la main pour protéger Bella.
Ce sont des pages entières de bonheur, de plaisir de la lecture, d’intense émotion, de peur…de larmes. Elles dégagent une magie fascinante, une profondeur caractéristique de ce chef œuvre.
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