La difficile cohabitation entre les immigrants maghrébins en France et leur communauté d'accueil est illustrée par Le gone du Chaàba d'Azouz Begag.
« Le gone du chaàba » présente de façon simultanée chacun des versants de la relation unissant le jeune issu de l’immigration aux figures du père et de l’enseignant. Dans un premier temps, en ce qui concerne son père ; l’attitude d’Azouz le narrateur est représentative d’une relation intérieure ; il accepte et vit en harmonie à l’intérieur des valeurs propres à sa culture d’origine.
Par la suite, son désir d’intégration le mènera à adopter « une relation extérieure » face aux siens et à accepter les valeurs de la société d’accueil. Mais cette attitude de rejet sera mitigée par une figure d’enseignant particulière qui permettra au narrateur de concilier les deux univers qui le constituent.
Begag oppose deux images distinctes d’enseignants. La première est faite de maîtres insensibles et indifférents à la réalité de l’immigration. Nous y trouvons le personnage de M. Grand qui demande à tous les enfants de la classe, sans égard pour les enfants du chaàba, d’enlever et de poser leurs chaussettes sur la table afin de voir si les règles d’hygiène sont bien respectées, ce qui a pour conséquence de singulariser et d’humilier ces derniers. La deuxième, quant à elle, est représentée par M.Loubon, professeur originaire d’Algérie pour qui la France est aussi une terre d’exil et qui incarne l’image idéalisée d’un système d’enseignement qui tiendrait compte de la réalité de l’immigration.
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