samedi 18 avril 2009

Etude comparative: Le Petit Chaperon Rouge.

Le Petit Chaperon rouge est un conte appartenant à la tradition orale, qui a connu de nombreuses versions au cours de l’histoire. Il s’agit à l'origine d’un récit pour enfant, qui oppose, l’univers sûr du village aux dangers de la forêt.
Il nous est familier dans deux versions différentes et quelque peu opposées, la version écrite la plus ancienne est celle de Charles Perrault, qui fut publié pour la première fois en
1697 dans Les Contes de ma mère l'Oye, et qui sera plus malheureuse et moralisatrice que celles qui suivront. L’héroïne en est une jeune fille la plus jolie du village, qui court à sa perte en donnant au loup qu’elle rencontre dans la forêt les indications nécessaires pour trouver la maison de sa grand-mère. Ce dernier mange la vieille dame et tend ensuite un piège au Petit Chaperon rouge et finit par la manger. L’histoire en finit là, sur la victoire du loup.
La version de Jacob et Wilhelm Grimm est plus récente et plus optimiste, raconte l’histoire d’une petite fille qui traverse la forêt pour apporter une galette, un pot de beurre et de la confiture à sa grand-mère. En chemin, la fillette fait la rencontre d’un loup, qui la piège à la fin et la dévore elle et sa grand-mère. Un chasseur vient néanmoins pour les sauver en ouvrant le ventre du
Loup. Le Petit Chaperon rouge et sa grand-mère en sortent saines et sauves.
Il y a quelques autres différences importantes, dont nous essayerons d’énumérer dans le présent travail.


Le conte mis en étude :
Nous avons tentés d’effectuer une étude comparative des différentes versions, nous présentons ci-dessous les similitudes et les divergences remarquées ou constatées au cours des lectures :
1 Les similitudes :
a- Le titre : Le Petit Chaperon Rouge
b- Les formules d’ouvertures : Il était une fois
c- Les personnages :
ü Le Petit Chaperon Rouge
ü La mère
ü La grand-mère
ü Le loup
d- La mission du Petit chaperon rouge : rendre visite à sa grand-mère malade.
e- La rencontre avec le Loup.
f- Le Loup mange la grand-mère, puis le Petit chaperon rouge.
g- Le dialogue : entre le Loup et le Petit chaperon Rouge.
h- Les deux chemins : Le petit chaperon rouge emprunte deux chemins :
ü Dans la version Perrault, le Loup use de sa ruse en proposant à la fillette le jeu du chemin court :
«Eh bien, dit le Loup, je veux l’aller voir aussi ; je m’y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera. Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontrait»
ü Dans la version des Grimm, la fillette quitta son chemin dessiné dans les instructions de sa mère et se promène dans le foret pour cueillir des fleurs pour en faire un cadeau à sa grand-mère :
«Le Petit Chaperon rouge donna un coup d’oeil alentour et vit danser les rayons du soleil à travers les arbres, et puis partout, partout des fleurs qui brillaient. “ Si j’en faisais un bouquet pour grand- mère, se dit-elle, cela lui ferait plaisir aussi. Il est tôt et j’ai bien le temps d’en cueillir. ” Sans attendre, elle quitta le chemin pour entrer dans le sous-bois et cueillir des fleurs ; une ici, l’autre là, mais la plus belle était toujours un peu plus loin, et encore plus loin dans l’intérieur de la forêt.» chez les Grimm

2 Les divergences :
a- Les personnages : dans la version de Grimm :
ü un chasseur providentiel tue le Loup, et sauve la grand-mère et le Petit chaperon rouge.
ü C’est la grand-mère et non pas mère grand.

b- Les accessoires :
1/ Dans la version de Perrault : on retrouve
ü un petit pot de beurre
ü une galette
ü la chevillette et la bobinette
ü noisette
ü fleur
ü papillon
2/ Dans la version des Grimm, on retrouve :
ü une galette
ü bouteille de vin
ü noisetiers
ü les fleurs
ü les oiseaux
ü des arbres
ü le loquet
ü la chemise
ü le bonnet de dentelle
ü les rideaux
ü un fusil
ü un ciseau.

c- Les dialogues :
ü Entre la fille et sa mère dans la version des Grimm :
«Tiens, Petit Chaperon rouge, voici un morceau de galette et une bouteille de vin : tu iras les porter à ta grand-mère ; elle est malade et affaiblie, et elle va bien se régaler. Fais vite, avant qu’il fasse trop chaud. Et sois bien sage en chemin, et ne va pas sauter de droite et de gauche, pour aller tomber et me casser la bouteille de grand-mère, qui n’aurait plus rien. Et puis, dis bien bonjour en entrant et ne regarde pas d’abord dans tous les coins.- Je serai sage et je ferai tout pour le mieux, promit le Petit Chaperon rouge à sa mère, avant de lui dire au revoir et de partir.»
d- La fin :
ü Une morale à la fin de la version Perrault :
«On voit ici que de jeunes enfants,Surtout de jeunes fillesBelles, bien faites, et gentilles,Font très mal d’écouter toute sorte de gens,Et que ce n’est pas chose étrange,S’il en est tant que le Loup mange.Je dis le Loup, car tous les LoupsNe sont pas de la même sorte ; Il en est d’une humeur accorte,Sans bruit, sans fiel et sans courroux,Qui privés, complaisants et doux,Suivent les jeunes DemoisellesJusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,De tous les Loups sont les plus dangereux.»
ü Une fin heureuse pour les Grimm :
«Et bientôt après, sortait aussi la vieille grand-mère, mais c’était à peine si elle pouvait encore respirer. Le Petit Chaperon rouge se hâta de chercher de grosses pierres, qu’ils fourrèrent dans le ventre du loup. Quand celui-ci se réveilla, il voulut bondir, mais les pierres pesaient si lourd qu’il s’affala et resta mort sur le coup. Tous les trois étaient bien contents : le chasseur prit la peau du loup et rentra chez lui ; la grand-mère mangea la galette et but le vin que le Petit Chaperon rouge lui avait apportés, se retrouvant bientôt à son aise» mais une morale aussi «Jamais plus de ta vie tu ne quitteras le chemin pour courir dans les bois, quand ta mère te l’a défendu. »

La littérature comparée ne consiste pas uniquement à une simple comparaison littéraire, mais plutôt à un rapprochement, à une identification des relations spirituelles internationale, elle examine la présence d’un texte, un auteur, un pays ou une culture dans une littérature nationale, c’est ce que nous avons tentés d’illustrer ci-dessus.
La version des Grimm est une variante, réécriture adaptée à la société allemande d’un conte «Le Petit Chaperon Rouge» transcrit de la tradition orale par Charles Perrault (Société française du XVII eme siècle).

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